Horizon
Projet de sieste chorégraphique pour les 6-12 ans
Distribution
Conception, Chorégraphie :
Margot Dorléans
En collaboration artistique avec
Danseuse et thérapeute manuelle : Marie Papon
Plasticienne, scénographe & vidéaste :
Laure Delamotte-Legrand
Regard extérieur et créatrice lumières :
Séverine Rième
Créateur sonore :
Clément Edouard
Accompagnement technique : Thomas Quenneville
Durée prévisionnelle : 45 minutes
Références
Livres graphiques
Bonjour et Chemin d’Anne Brugni ed. L’Articho
Le temps de la sieste est un moment propice à l’évasion et une façon de cultiver son intériorité. C’est un moment de « digestion » au sens propre comme au figuré. Une pause dans la journée, bienfaisante pour le corps et l’esprit. Nul besoin de dormir, cela peut être le moment d’avant le rêve où l’on est encore conscient de son corps et où déjà l’esprit peut vagabonder librement avant le sommeil. Une façon de prendre soin de soi, de ralentir et d’apprendre à se ressourcer. Même si elle a été présente dès le plus jeune âge, beaucoup ont perdu le goût de la sieste. Pourtant qui ne saurait profiter de ce temps de calme, d’écoute, où le repos nous donne cette possibilité de nous ouvrir au vivant en nous et nous rendre plus disponible à l’activité qui va suivre.
Intentions
Horizon est une quête de calme à travers le mouvement chorégraphique. Par une approche basée sur l’improvisation et la composition en temps réel, en explorant différentes manières d’arriver au calme, Horizon crée ainsi les conditions favorables à l’expérience de soi au travers le développement de l'imaginaire.
Ce projet de sieste chorégraphique à destination des enfants de 6 à 12 ans et de leurs accompagnants prendra la forme d’une installation participative et immersive. Elle a comme intention d’offrir un espace de calme et d’apaisement pour développer l’imaginaire en passant par la mobilisation du corps. Pour favoriser la concentration, les enfants et accompagnants seront audio-guidés pour respirer, se déplacer, créer du mouvement et se laisser guider par leurs sens avant de pouvoir se déposer au sol et d’expérimenter la posture horizontale.
La bande-son diffusée dans les casques, alternera consignes vocales à explorer et musique pour laisser se déployer la poésie de l’imaginaire et du geste.
En miroir, la scénographie, partant d’un espace ouvert circulaire au sol et évoluant vers un espace fermé, en volume (système-auto-porté), comme un cocon, sera mobile et construite au fur et à mesure par les 2 danseuses-performeuses accompagnantes. Faite de tissus, d’un mélange d’éléments à la fois souples et solides porté par une structure et des matériaux le plus éco-conçus possibles ; cette scénographie offrira un espace circulaire où les enfants seront invités à venir plonger, en métaphore du cheminement du corps allant vers une dynamique de plus en plus calme et intériorisée. Les danseuses-performeuses y évolueront en périphérie afin de soutenir les enfants dans leur expérience tout en gérant le déploiement scénographique.
La scénographie prendra la forme d’un dispositif immersif, sorte de micro-architecture mobile, pouvant devenir un support pour suspendre, accrocher des éléments (lumières, accessoires, objets) et construite au fur et à mesure.
Un univers coloré sera convoqué– explorant les variantes colorées du chaud au froid pour canaliser les énergies, des ambiances sonores traduisant des environnements de nature et invitant au centrage seront utilisées, contribuant à explorer diverses situations où le corps est allongé pour faire l’expérience de différents seuils de perception.
Nous créerons de multiples manières d’expérimenter l’horizontalité :
-En étant actif avec son corps
-En étant observateur de son propre corps
L’utilisation d’accessoires (différentes couches de sol associés à différentes matières) pour stimuler les sens participeront à créer l’espace scénographique et à jouer avec l’environnement pour stimuler les ressources de son imaginaire, construit autour de 3 univers principaux : l’eau, la forêt, le cosmos.
Mise en oeuvre
Pour la mise en œuvre et la réalisation du projet, nous souhaitons travailler en partenariat avec l’école pour ainsi valoriser la place de l’école comme possible lieu où l’on se ressource en même temps que l’on apprend. Dans un contexte sociétal où tout va de plus en plus vite, le projet pose également la valeur de la sérénité comme clef pour favoriser l’apprentissage scolaire.
Nous imaginons des temps de création sur lesquels la venue de classes sur le temps scolaire nous permettrons d’être au plus près de la réalité des enfants et de travailler avec ces « groupes moteurs » pour construire et faire évoluer le projet.
Dans le cadre du dispositif Jumelage-Résidence d’artistes, nous travaillerons avec les 2 classes de l’école d’Anglesqueville L’Esneval en intervenant de façon bimensuelle tout au long de l’année 2024-2025. Ces interventions seront ponctuées de 3 périodes de résidence (à raison d’une semaine par trimestre) où l’équipe artistique investira la salle des fêtes de la commune et accueillera les élèves en immersion, avec des temps dédiés, quotidiennement.
Lors des ateliers avec « les groupes moteurs » (hors période de résidence), les enfants seront incités à éprouver le repos qui peut se décliner à travers : la pause, l’immobilité, la détente, le relâchement, l’inertie, l’arrêt ; et à expérimenter différentes manières d’arriver au calme en étant actif avec son corps ou en devenant observateur de son propre corps.
Les enfants seront invités à expérimenter l’improvisation pour apprivoiser les différentes dynamiques gestuelles (de la vitesse à la lenteur) ; ils seront également sensibilisés à la densité du corps (travail autour de la notion de gravité, avec l’expérience de la chute, et de lâcher son poids notamment). Pour cela, ils s’essayeront au mouvement passif, par la manipulation douce et respectueuse du corps de l’autre, ou l’utilisation d’accessoires (toile de parachute ou grand drap) qui agiront comme des leviers pour goûter au lâcher-prise et à la mise en mouvement indirecte.
Nous convoquerons des états de corps différents (du léger, flottant au poids, densité) en passant par l’utilisation d’autres accessoires (voiles, ouate, coussins garnis de semoule, ballons de baudruche) permettant d’encourager la prise de conscience de cette notion de poids.
Les ateliers, en passant par la stimulation du mouvement en l’articulant à la dynamique gestuelle et au travail de ressenti, viseront à familiariser l’enfant à l’horizontalité.
Ils développeront le rapport au sol (rouler, ramper, glisser, repousser) et travailleront autour de l’empreinte corporelle sur le sol (utilisation du support papier pour la matérialiser). Cela leur permettra de mettre en miroir le ressenti et l’empreinte réelle pour mieux apprivoiser ce sol.
Enfin, un travail de création sera réalisé autour de postures de repos. Les enfants seront invités à réfléchir autour de ce qu’il leur permet de se sentir bien dans leur corps, les activités ou les espace-temps qui leur permettent de s’évader ; en collectant leurs retours, nous travaillerons les mouvements du corps en lien avec ces espace-temps d’évasion propre à chacun.
Les intervenants-artistes pourront, à partir de ces expériences, envisagées comme des laboratoires de recherche, se nourrir de l’interaction avec les enfants pour élaborer le dispositif de la création finale.
Objectif
Ce projet de création vise à :
-Familiariser les enfants avec leurs schémas corporels
-Leur faire découvrir l’improvisation et la composition chorégraphique en temps réel
-Les aider à se connecter à leurs ressentis et à les exprimer à travers le mouvement
-Favoriser leur concentration et leur créativité
-Travailler l’interaction sans rapport de domination
Horizon a pour but de créer, via l’approche du mouvement, un état de calme chez les enfants afin qu’ils expérimentent un panel de mouvements et de sensations qui leur permettent de se sentir vivant, de mieux se relier et ressentir son corps et de s’épanouir collectivement.
Il donne des outils pour apprendre à se calmer de façon autonome et à favoriser l’apaisement propice à la création et à la stimulation de l’imaginaire pour faire naître la poésie du geste.
Il fait participer à une pièce chorégraphique singulière dans le rapport scène/public.