Confier
Création le 24 janvier 2019
au MuMa, Festival Pharenheit
Le Phare / CCN du Havre Normandie
Conception - Chorégraphie : Margot Dorléans
Interprétation : Manon Parent & Margot Dorléans
Regard Extérieur : Maxime Guillon-Roi-Sans-Sac
Texte : Guillevic avec la voix de Camille Kerdellant
Création sonore : Laurent Durupt
Création lumière : Grégoire Desforges
Création costume : Salina Dumay
Durée : 60 min
Production : Du Vivant sous les Plis
Coproduction : Le Phare, Centre chorégraphique national du Havre Normandie, direction Emmanuelle Vo-Dinh
Accueils en résidence : Les Brigittines, Bruxelles ;
La Bazooka au Wine and Beer, Le Havre
Co-réalisation : Le Colombier/Bagnolet
La compagnie Du Vivant Sous Les Plis a été soutenue par Le Département de Seine-Maritime pour la création Confier et par l’ODIA Normandie/Office de Diffusion et d’Information Artistique de Normandie.
Ce spectacle est automatiquement éligible au dispositif interrégional Avis de tournée pour les saisons 2020-2021 & 2021-2022
Confier est un duo intimiste dans lequel la confidence, le prendre soin et la confiance se déclinent dans un corps à corps indéfectible qui prend la forme d’une étreinte se déployant dans un espace réduit et en quadrifrontalité.
Ce duo vibre dans l’espace via un système de capteurs récupérant battements cardiaques, respirations et déplacements d’appui, harmonisés et traités en temps réel.
Voyage sensible et immersif au cœur de la relation se tissant entre deux corps en mouvement.
Extrait long disponible sur
Intentions
Dans Confier, il y a l’idée de la confidence, l’idée de se confier, de remettre une partie de nous même aux soins d’une personne dont on est sûr. Il s’agit aussi d’une confiance que l’on développe à l’égard de l’autre. Les corps tournent à rebours comme une résistance à la course du temps et ne peuvent se déplacer sans l’autre, sinon en le faisant chuter. Malgré les tensions et le jeu d’équilibrage, cet espace-temps sera celui d’un endroit d’apaisement, de bienveillance et de douceur où le médium du physique servira à révéler l’humanité de cette relation.
Le point de départ est une figure d’enlacement. C’est à travers le médium de la matière-corps que l’on dépasse cette image et que le duo évolue. À l’écoute de la pulsation cardiaque et de la sensation du sang, les danseuses vont activer un mouvement de boucle spiralée (décrivant le signe de l’infini) à l’intérieur de leur poitrine. Ce mouvement va les entraîner dans un déplacement rotatif sur elles-mêmes. Elles vont décrire une orbite se jouant à l’intérieur d’un espace réduit de 2m sur 2m, légèrement surélevé et à l’intérieur duquel l’interaction des corps se module.
Chaque danseuse aborde le corps de l’autre comme un terrain, une géographie où les différentes parties de son corps glissent, pressent, trouvent des appuis pour communiquer de façon infra-corporelle. La temporalité qui en découle est d’abord lente, puissante ; puis il se passe quelque chose de l’ordre d’un déploiement dans le mouvement ; les corps se portent mutuellement, et se mettent à palpiter de l’intérieur. Les mouvements de cet un-deux font écho dans l’espace par un système de capteurs qui les relient au son et amplifie ainsi le vivant de la relation.
Le dispositif sonore est d’abord un système de captation (stéthoscope, capteurs de souffle et de pression) en équilibre instable avec le système de diffusion ; dont la matière principale est le battement du cœur de la chorégraphe et le flux respiratoire de sa partenaire. Le rôle du compositeur est d’harmoniser le flux sonore des différentes sources qui interfèrent, afin d’accentuer les différentes temporalités de la chorégraphie. En écho au mouvement de rotation des danseuses, la lumière sera également un élément connecté aux propriétés du son ; où les sources font tourner la lumière et s’apparentent à des satellites, corps lumineux mis en orbite autour des danseuses. Tous les éléments (chorégraphiques, sonores, lumineux) de la pièce sont ainsi interdépendants créant un système spécifique cherchant à rendre poétique la relation et l’espace; c’est une immersion sensible au cœur de la relation qui se tisse entre les 2 danseuses.
Le dispositif invitant à une forme immersive, nous privilégions l’implantation en quadri-frontalité avec le son en quadriphonie autour du public. Nous envisageons une forme se déployant in Situ dans des lieux plus ouverts (musée, galerie, jardin, etc) avec une installation scénographie-lumières-son autonome et ne nécessitant pas d’importantes conditions techniques.